Auteur/autrice : Benoit Andro
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Ce que pense le paysage par lui-même.
Ici on est pieds et poings liés avec la terre et le ciel mis ensemble acoquinés. La mer n’est pas en reste de son côté. Quand on se promène c’est fou tout ce qu’on peut voir dans la nature se dévoiler sur un fond bleu-vert chaque instant renouvelé.
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Là il est devant sa mère et c’est tout.
On reste là à se regarder en chiens de faïence. Quand Laudine lui demande s’il a fait un grand tour à vélo, tu crois qu’il répondrait quelque chose ? Peine perdue : on croirait avoir affaire à une tombe. C’est que Jo n’a rien d’intéressant à raconter à sa mère. On ne sait jamais ce qu’il roule…
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L’enfant qui était derrière lui
Sakrew Régnier c’est un distrait. Il met souvent son pull devant derrière et oublie toutes ses affaires. Il habite dans la ferme d’à-côté avec son vieux père et Ilivan le frère ainé. C’est un rêveur avec le nez en l’air. Tout ce qu’il voit est bon à regarder.
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Tailler la route
C’est juste histoire de tailler la route et de voir le temps qu’il fait. N’empêche que la saison hivernale n’est pas la plus facile à passer. Le froid. La pluie. Le vent de face. Sur les routes le vélo ramasse tout le temps des saletés. On ne voit plus la couleur de ses roues.
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La créature
Au début on se disait qu’elle n’était pas d’ici. Sa tête disait trop rien à personne. Ni la silhouette dépenaillée ni le museau gris de fouine sous un vilain fichu.
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Le vélo tombé par terre
Comme après chaque sortie Jo Magloar a posé son vélo contre le mur en granit de la grange neuve. C’est une mauvaise habitude. Il a beau se le dire et se le redire. Ça ne loupe pas.
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Les grands arbres
Même s’il jouait tout le temps dehors et s’aventurait parfois assez loin dans la campagne, Jo Magloar ne retenait pas les noms de lieux et il ne savait jamais dire où il était allé ni par où il était passé.
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Jean Divalo
Quand parfois je pense à Jean Divalo toute idée de l’océan s’efface devant moi. C’est comme si la mer avait descendu si bas vers l’horizon qu’on ne pouvait plus la voir, plus rien distinguer d’autre que le sol bourbeux. Avec Divalo c’est la terre qui s’impose : l’image d’un ciel gris au-dessus d’un champ sombre et…
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Le village des chats
D’un fond jovial sauf des fois où il avait trop bu, Joseph Magloar ne se faisait pas prier pour chanter à l’occasion des mariages, baptêmes, banquets et autres circonstances.
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La casquette de Kerbonne, partie II.
Ça s’est trouvé comme ça un soir vers huit heures moins le quart un jour où ils se tenaient debout l’un à côté de l’autre à regarder le résumé de l’étape du jour à la télévision. Là il va perdre sa casquette, dit Pancrace à son petit frère.